La contraception en expatriation

Accéder à la contraception en expatriation : défis et solutions

L’accès à la contraception à l’étranger varie fortement selon les pays. Dans certains pays, la contraception est largement disponible, comme par exemple si vous vous expatriez au Canada ou en Allemagne. En revanche, si vous partez vivre dans certains pays d’Afrique, d’Asie ou du Moyen-Orient, l’accès à la contraception est restreint et/ou compliqué. En fonction des pays, les méthodes contraceptives utilisées diffèrent. En France, la pilule est largement utilisée, alors que le Japon privilégie le préservatif masculin et les USA la stérilisation féminine comme masculine.

La réglementation en matière de contraception varie également en fonction des pays. Dans certains pays, une ordonnance est nécessaire pour obtenir certains contraceptifs. Si, dans votre pays d’origine, votre contraception était prise en charge par la sécurité sociale, ce ne sera peut-être pas le cas dans votre pays d’expatriation. Le coût de la consultation chez le médecin s’ajoute souvent à celui du contraceptif en lui-même.

Par exemple, aux États-Unis, pour obtenir un mois de traitement par pilule, il faut au préalable se rendre chez le médecin pour obtenir une ordonnance. La consultation coûte entre 40 USD et 250 USD, et la pilule environ 50 USD. Les femmes aux revenus modestes peuvent se rendre au Planned Parenthood, l’équivalent du planning familial aux USA.

Les assurances santé internationales, sauf exception, ne prennent pas en charge les coûts liés à la contraception.

Différences culturelles et perceptions de la contraception

Ces différences en termes d’accès et de réglementation ont pour origine le contexte religieux et culturel de chaque pays. Alors que, dans certains pays comme ceux de Scandinavie, la contraception est largement acceptée, dans d’autres elle reste taboue ou mal perçue, comme en République démocratique du Congo et au Burkina Faso.

Les religions et les traditions ont une forte influence sur la perception de la contraception. L’Église catholique s’oppose aux moyens de contraception modernes, position explicitée dans la très critiquée encyclique du pape Paul VI intitulée Humanae Vitae (« De la vie humaine »).  C’est ainsi que l’accès à la contraception dans les centres de planning familial n’a été autorisé qu’en 2012 aux Philippines. Au Japon, la pilule a mauvaise presse, car elle est associée aux mœurs légères. Les mentalités évoluent doucement dans certains pays, sous l’impulsion d’activistes comme Kazuko Fukuda, fondatrice de Nandenaino au Japon, mais le chemin est encore long.

On observe également des différences culturelles dans l’implication des partenaires. La contraception est encore trop souvent la seule responsabilité des femmes. L’influence du patriarcat recule dans certains pays, comme dans les pays anglo-saxons où la vasectomie est plus courante.

Conseils pratiques pour gérer sa contraception en expatriation

Anticiper avant le départ

Une bonne préparation est nécessaire à une expatriation sereine, et la gestion de la contraception devrait en faire partie. Pensez à faire un bilan gynécologique avant votre départ, pendant lequel vous ferez le point sur votre moyen de contraception.

Renseignez-vous sur la législation du pays d’accueil, en particulier si votre contraception a besoin d’être renouvelée régulièrement (pilule, patch…). 

Si vous prenez la pilule, essayez de prévoir un stock pour plusieurs mois. Par exemple, en France, la pilule peut être prescrite pour une durée maximale de 12 mois. Si vous prenez l’avion, pensez à transporter votre pilule dans son emballage d’origine contenant la notice, ainsi que l’ordonnance pour un passage aux douanes.

Vous pourriez également opter pour un stérilet, qui vous protégera pendant plusieurs années (4 à 10 ans pour le DIU au cuivre et 5 ans pour le stérilet hormonal).

Le choix de votre contraception doit prendre en compte votre mode de vie (un oubli de pilule est vite arrivé lorsqu’on a une vie peu routinière) et les potentiels effets secondaires (effets des contraceptions hormonales et saignements importants avec le stérilet au cuivre). N’oubliez pas que seul le préservatif protège des IST en plus des grossesses non désirées. Attention, toutefois, à ne pas conserver les préservatifs trop longtemps et à ne pas les exposer à des températures très élevées.

Enfin, vous pourriez acheter une pilule du lendemain avant de partir au cas où, si celle-ci n’est pas disponible ou difficile d’accès dans votre pays d’expatriation.

Une fois sur place

Vous avez deux options :

• Si vous retournez fréquemment dans votre pays d’origine, cela peut être l’occasion de renouveler votre contraception, ce qui vous évitera de devoir en changer.

• Sinon, préparez-vous à devoir changer de mode de contraception ou de marque. Si vous prenez la pilule, vous ne trouverez peut-être pas la même marque ou le même dosage dans votre pays d’expatriation. Nous vous conseillons d’apporter avec vous une ordonnance mentionnant les ingrédients actifs et le dosage de votre pilule afin que votre nouveau professionnel de santé en trouve une proche de la vôtre.

Enfin, il est important de savoir comment réagir en cas d’échec de votre contraception. L’IVG étant encore interdite ou difficile d’accès dans certains pays, vous pourriez être amenée à devoir rentrer en urgence dans votre pays ou à voyager dans un pays voisin.

Les différences culturelles impactent fortement l’accès à la contraception à l’étranger. Renseignez-vous au maximum et anticipez : c’est la meilleure manière de gérer votre contraception en expatriation.


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