Votre employeur vous propose une mission à l’étranger ? Si une telle opportunité professionnelle s’avère tentante, pas question de partir sans s’assurer d’y trouver son compte. Alix Carnot, directrice du pôle Carrières internationales chez Expat Communication nous aide à y voir plus clair.
Il est compliqué de comparer des revenus dans des pays différents car les revenus ne dépendent pas que du salaire. Voici quelques points à valider pour éviter de tomber dans le miroir aux alouettes.
Les Français par exemple sont habitués à négliger certains revenus sociaux différés comme la Sécurité sociale ou la retraite. Ils ne voient que les coûts en oubliant les bénéfices. Avant une expatriation, il faut donc penser à comparer les coûts et les bénéfices que pourront entraîner des changements de système :
de Sécurité sociale ; de base et mutuelle,
de retraite ; fonctionnement des systèmes locaux et compatibilité avec le système français,
fiscaux ; le quotient familial n’existe pas partout,
d’éducation ; dans beaucoup de pays, l’éducation est extrêmement chère.
Vous verrez que le système français est très particulier et qu’il n’est pas toujours avantageux de le quitter. Selon votre statut (expatriation ou contrat local), l’employeur prendra plus ou moins en charge ces écarts.
Impossible à prévoir, les fluctuations de change peuvent aussi avoir un impact fort sur votre niveau de vie. C’est ce à quoi sont confrontés les Français de Londres qui, après le Brexit et la chute de la livre, envisagent de rentrer en France.
Cela dépend beaucoup de votre entreprise. Dans certaines entreprises, notamment les plus grands « expatriateurs », la politique est très normée et laisse peu de place à la négociation. En général, les besoins spécifiques de votre famille sont facilement admis (besoins d’aller-retour supplémentaires en raison de contraintes familiales par exemple).
Beaucoup de choses peuvent être négociés à condition de justifier votre demande par des éléments objectifs (par exemple un départ en urgence) en gardant en tête que la principale crainte de l’employeur est de créer un précédent et de voir se généraliser des demandes à cause de l’exception que vous avez obtenue.
Les services de relocation peuvent vous aider pour trouver un logement et pour faciliter votre installation. Ce sont souvent les services que l’on demande en premier.
N’oubliez pas que le principal enjeu pour l’entreprise est d’assurer votre sécurité et que cela se traduira parfois par des contraintes.
Enfin, l’employeur peut vous aider à vous préparer pour faciliter l’intégration de votre famille. Les cours de langue sont importants ; la préparation interculturelle aussi. J’insiste beaucoup sur la préparation aux réalités de l’expatriation. Quels sont les objectifs de votre expatriation ? Comment s’intégrer ? Comment retrouver un réseau ? Comment le conjoint pourra-t-il retrouver un emploi ? On ne naît pas expat, et l’employeur peut financer des formations pour vous donner les clés d’une expatriation réussie.
C’est une question très délicate. Il faut qu’avant de partir vous sachiez clairement les conditions du retour, l’unité de rattachement, la façon dont votre expérience sera valorisée. Quel accompagnement vous sera proposé si vous deviez quitter l’entreprise au retour, de votre fait ou du fait de l’employeur ? Mais tant de changements peuvent survenir dans l’intervalle. Il peut être utile aussi de mettre en place un système de mentorat pendant votre expatriation pour institutionnaliser une relation régulière avec le siège pendant votre absence, pour rester au courant et ne pas être oublié.
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