Une expatriation est souvent l’aboutissement d’un rêve, mais c’est aussi un grand saut vers l’inconnu qui peut virer au cauchemar. Parce qu'elle bouleverse nos habitudes et nos certitudes, l’expatriation peut avoir un fort impact sur notre santé mentale. Voici quelques conseils pour partir serein… et le rester !
Selon l’étude “The Mental Health Status of Expatriate Versus US Domestic Workers”, publiée en 2018, les employés expatriés sont plus à risque de développer des problèmes de santé mentale et d’addiction que leurs homologues restés au pays. On y apprend que trois fois plus d'expatriés que de travailleurs basés aux États-Unis ont exprimé le sentiment d'être piégés ou déprimés. De plus, deux fois plus d'expatriés que de travailleurs basés aux États-Unis ont exprimé des sentiments d'anxiété ou de nervosité. Et la pandémie n’a fait qu’accroître cette situation déjà préoccupante. Une étude réalisée par APRIL International et Expat.com en 2020 indique que 18 % des expatriés étaient déjà rentrés dans leur pays d’origine et 38 % pensaient à le faire, entre autres, pour retrouver leurs proches.
L’éloignement avec la famille et les amis est une des causes les plus fréquentes de dépression chez les expatriés. Dans une étude du Dr Mitesh Patel de la société Aetna, 42,8 % des expatriés interrogés ont cité la perte d'un réseau de soutien comme l'un des principaux facteurs de stress. Mais ce n’est pas le seul. Le changement de régime alimentaire, une météo plus ou moins contraignante, l’impossibilité de parler sa langue natale et l’adaptation à des relations de travail différentes sont autant d’éléments qui peuvent fragiliser le bien-être émotionnel d’un individu.
Afin d’éviter les déconvenues, on peut commencer par bien préparer son départ. Avoir un visa adapté à son projet ne permet pas seulement de rentrer dans un pays, c’est aussi le meilleur moyen d’être libre de circuler et de pouvoir travailler sans craindre les autorités ni les employeurs véreux. Autre préoccupation administrative à ne pas prendre à la légère : l’assurance santé. En avoir une permet de ne pas stresser au moindre problème de santé et de ne pas laisser s’installer des problèmes physiques qui peuvent nuire à la santé mentale sur le long terme.
On peut aussi commencer par voyager en tant que touriste dans le pays dans lequel on souhaite s’expatrier pour se constituer un réseau, débuter sa recherche d’emploi, apprendre la langue, etc. Connaître son pays d'accueil permet, aussi, d’éviter un trop fort choc culturel. Lire des livres d’expatriation, des guides de voyage et discuter avec d’autres expats sur des forums spécialisés ou des groupes Facebook aide également à savoir ce dans quoi on met les pieds. Lors d’une expatriation, le stress et l’incertitude sont inévitables, mais on peut toujours limiter les dégâts en ayant une vision réaliste de ce que l’on va trouver dans son nouveau pays.
Quand les choses ne se passent pas aussi bien que prévu, certains expatriés n’en parlent pas, par honte ou par déni. Voyager et vivre à l’étranger est perçu comme une chance, alors, pourquoi se plaindrait-on ? Ce décalage entre la réalité et ce que l’on attendait de son aventure ne fait que renforcer la vulnérabilité des expatriés qui sont confrontés à des problèmes dans leur pays d’accueil. Par exemple, certains pensent qu’ils doivent tout accepter de la part de leur employeur, car ils ne sont pas chez eux, quitte à y laisser des plumes. Pourtant, échanger avec d’autres personnes sur la réalité de ce que l’on vit est indispensable pour prendre du recul et décompresser.
Mais pour parler, encore faut-il avoir des oreilles attentives à disposition. Un bon réflexe, quand on arrive dans un nouveau pays, est de se rapprocher des groupes d’expatriés déjà présents sur place. Certes, ce n’est pas la meilleure solution pour apprendre la langue locale, mais cela permet d’échanger avec des gens qui sont déjà passés par là. Pratiquer un sport ou une activité culturelle en groupe est également un bon moyen de rencontrer du monde et de se faire des amis. Combattre la solitude, voilà un des secrets pour chouchouter sa santé psychologique quand on est expatrié.
De plus en plus de psychologues se spécialisent dans le suivi des expatriés. Il faut dire qu’avec Skype, WhatsApp et la télémédecine, discuter avec un professionnel en santé mentale est devenu vraiment plus simple. Même si vous habitez dans un pays où les psychologues ne sont pas monnaie courante, vous trouverez toujours une oreille attentive sur le net. Vous pouvez consulter, par exemple, le site Eutelmed ou le réseau Psy-Expat. Vous pouvez même réserver une consultation avec un professionnel français sur les plateformes comme Doctolib ou Quant (psychiatres et psychologues peuvent parfois être pris en charge par votre mutuelle expatrié).
Si vous avez des pensées suicidaires ou que vous êtes complètement dépassé par votre situation, il existe peut-être une ligne de soutien téléphonique dans votre pays d'accueil. C’est le cas, par exemple, aux Etats-Unis, en Angleterre, au Japon ou en Italie. Vous pouvez aussi solliciter votre ambassade, car certaines font appel à des psychologues français. Dans tous les cas, on pourra certainement vous orienter vers un médecin ou vers des associations. Vous l’aurez compris, pour prendre soin de sa santé mentale à l’étranger, il ne faut pas avoir peur d’aller vers les autres et de parler de ce que l’on vit.
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